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Stan Smith aux pieds
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3 juillet 2007

Monologue du tennis

Je dois avouer que ça ne me déplaît pas d’être sur mon canapé, stores descendus, à regarder dans la fraîcheur relative d’une pénombre dominicale deux bêtes types se renvoyer des balles jaunes sous un soleil de plomb.
- J'en veux pas de ta balle, tiens, reprends-la !
- Mais toi-même-eu !
Mais hier, que ce fut dur !

La veille déjà, la finale féminine m’avait conduit au bord du suicide, mais ayant heureusement sous la main un disque de Ray Barretto j’avais pu lancer une contre-attaque victorieuse pour me détourner de ce non spectacle tennistique qui ressemblait finalement beaucoup trop à une chanson de Vincent Delerm, lent et chiant, mais heureusement pas très long.
À propos de tennis féminin, quand je vois la majorité des joueuses, je me demande si c’est parce qu’elles sont moches qu’elles jouent au tennis ou si c’est le fait de ne vivre que par et pour le tennis qui les rend moches ! Oui, je sais qu’il y a des exceptions, surtout dans le pays de l’est.
Est-ce que là-bas les jolies filles n’ont pas honte de faire du sport. Ou alors est-ce qu’en occident, les moches s’ennuient et font donc du sport tandis que les mignonnes s’amusent, batifolent et font du shopping (puisqu’apparemment le shopping est devenu un loisir !)...
Je me demande...

Par contre, dimanche matin, en émergeant mollement de ma grasse matinée, j’avais décidé d’attaquer la journée et le plongeon dans le café au lait de mes tartines ceriso-confiturées, conforté dans ce calme ambiant par l’écoute jouissive et paresseuse du disque de Vassili Tsabropoulos, Achirana, suivi d’Hyperborean d’Arild Andersen... Ce qui nous emmena tant bien que bien jusqu’au repas de midi (on devrait pouvoir écrire repas méridional, en dehors de toute orientation gastronomico-régionale, mais on ne le peut pas, pour une fois, la langue française est mal faite !) salade de crudités, cubes de féta, thon, oeuf dur et olives noires, accompagnée d’un Saint Pourçain juste à la bonne température... Le pied. Tranquille. Cool Raoul.

J’aurais dû me “mésinfier de la bourbille” comme faisait dire le plus-que-douteux A.D.G. à son personnage de privé calamiteux Alfred Beaugât dans les Pilote de ma jeunesse... Hélas, pour persévérer dans la veine de ce qu’on appelle du jazz parce qu’on ne sait pas où le ranger, j’enchaînais avec Chants, hymns and dances, musiques de Gurdjieff et Tsabropoulos (deux fois nommé) pour attendre décontracté, le choc des titans sur terre battue.
J’aurais pas dû.

Était-ce cette ambiance musicale tellement propice à la sieste (crapuleuse ou non) ou la douce torpeur que n’avaient pu dissiper les deux tasses de café autant noir qu’équitable et encore moins la vision tournicotante d’Alonzo entr'aperçu s’obstinant à rouler sous le soleil sans autre but que celui mesquin d’arriver premier une fois encore... Quoi que ce fut, la finale s’est annoncée dans un climat pas mal ramollo. Du coup, le choc attendu, espéré, escompté, voire redouté par certains, n’a même pas eu lieu. On pouvait bien s’amuser à jouer au jeu des sept zerreurs entre les tenues des deux joueurs, mais ça n’allait pas nous occuper tout l’après-midi !

Médusés. C’est ce que disait le commentateur : le public est médusé. Tu l’as dit bouffi !
C’est vrai en plus qu’il est un peu bouffi, Lionel Chamoulaud. Rien que son nom, déjà, ça n’évoque pas vraiment l’enthousiasme et le combat à couteaux tirés sauf pour couper des chamallows...

Bref, comme aurait-dit Passepartout faisant des ménages dans les couloirs de Roland (vous avez remarqué, on ne dit que Roland, on ne dit plus Garros ! Ça fait trop portos ou quoi ?) bref, le match a tourné court ! Et ce numéro un dont on attendait des merveilles nous a bien fait lanterner, ce qui en fait n’est pas étonnant pour un garçon venant d’Helvétie...

On aurait bien aimé lui botter le cul, lui dire mais bats-toi, bon sang de bonsoir, réagis, quoi ! Mais non ! Alors qu’on espérait se régaler avec un bon plat de résistance, on n’a eu que du petit suisse !
En plus, à la fin, confronté aux questions de l’interviewer fou pédalant en l'occurrence dans le fromage comme un hamster dans sa roue, ce toujours brave garçon, l’amorphe au nez baissé, nous gratifia d’un commentaire bon enfant du genre je suis allé plus loin que l’année dernière et j’espère faire mieux la prochaine fois...

Trop ramollis pour shooter dans la télé, on s’est retrouvés le bec dans l’eau, un peu déçus, un peu largués aussi, l’impression d’avoir manqué quelque chose. T’es sûr que t’étais sur la bonne chaîne ? Ben, maintenant que tu le dis... Un faux-match, une contrefaçon peut-être, comme si au beau milieu d’une légende celtique, au lieu de joyeux lutins on s’était fait refiler des grolles et des cardigans...

Cherchez l’erreur.

écrit par: Dilettante

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